• TREPALIUM

    TREPALIUM

     

    Ce mot désigne un instrument de torture permettant de procéder à l'écartèlement

    d'une personne, il est également l'origine latine du mot travail.

    Aujourd'hui si vous tapez ce mot dans google, vous tomberez sur la nouvelle série d'anticipation d'Arte. Ca tombe bien c'est de cette dernière qu'il va être question ici.

    Nous sommes dans le futur, 80 % de la population française est au chômage. Ceux qui ont un travail vivent dans la ville, séparé des bidonvilles par un mur qui l'entoure. Un jour 10 000 inactifs ont le "privilège" d'obtenir un emploi...

    Voilà pour le résumé, ça a l'air sympa, mais du coup ça donne quoi ?

    Eh bien après visionnage des trois premiers épisodes, on peut parler de réussite. Du suspense, des personnages prêts à tout, un scénario probable et qui tient la route. Un cocktail parfait et plutôt bien dosé, et surtout chaque épisode donne à tout prix envie de voir l'autre, comme si c'était juste un long film entrecoupé. Le seul point où ça bloque vient du fait que certaines situations ne sont pas étonnantes car nous sommes préparés à l'avance pour nous y attendre, et dans certains cas sont même carrément prévisibles. Non seulemnt le plaisir est gâcher, mais en plus l'impact de plusieurs scènes est ainsi réduit quasiment à néant.

    A côté de ça cette série a d'autres intérêts, notamment si vous aimez la science-fiction. La dualité 20-80 rappelle immédiatement 1984. J'ai également pensé à Equilibrium ou encore Bienvenue à Gattaca.

    La principale chose importante, comme la plupart des oeuvres d'anticipation, réside dans les thématiques développées. Notre rapport au travail et le développement du libéralisme.

    Sur le travail pour commencer. Aujourd'hui il est de bon ton de considérer que le travail libère, que cela soit vrai ou faux cette affirmation devient de plus en plus souvent une vérité dans les esprits. Pourtant dans la démocratie athénienne, au Veme siècle avant J.C, les hommes libres, dits citoyens, ne travaillaient pas ( bien que cela ne concernait que 10% de la population les femmes, enfants, étrangers etc... ne pouvaient pas accéder au rang de citoyens). Du coup la liberté résidait dans le fait de profiter des loisirs, participer à la vie de la cité.

    Qui a raison ? Eux ? Nous ? Sommes-nous tous esclaves, et ce sans même le savoir ?

    Passons au libéralisme, ce dernier convient que la liberté individuelle de chacun est le but ultime. Ainsi la morale, ou un ordre social permettant à chacun de subsister ne sont pas d'actualité dans ce type de système, si vous ne trouvez pas de travail c'est uniquement votre faute et ne méritez aucune aide. Une personne entrant dans ce système trouvera donc logique de se servir des autres comme marche-pied afin de se hisser dans la hiérarchie. L'ascenseur sociale n'existe plus il a été remplacé par une montagne de cadavres sur lequel une unique personnne trône. Voilà pour résumer grossièrement, je ne citerai pas de passages afin de vous éviter tous spoil, mais si vous n'avez pas commencé à regarder vous verrez que beaucoup de passsages vous y feront penser. Peut-être penserez--vous même à certaines situations que vous avez déjà pu vivre...


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